Maurice se réveille. Il est au sol, il a mal à la tête et à la nuque. Il se trouve dans le hall de la villa. L’aube se lève, mais c’est le froid qui l’a réveillé. Il se relève avec difficulté et se souvient à peine de la soirée d’hier. Juste un vague souvenir : alors qu’il entrait dans la maison, un homme l’avait agressé avant de s’en prendre à Angela.
Le soleil se lève. Des escaliers se trouvent des deux cotés du hall. Maurice monte et entend les oiseaux gazouiller dans la forêt adjacente. Il regarde sa montre : 6 :01. Puis il fouille ses poches : il n’a plus son portable, ni son paquet de mouchoirs. Il ne sent plus son arme dans le holster accroché à sa poitrine.
Maurice ne trouve aucune trace de l’agresseur, ni d’Angela. Il redescend et fouille le rez-de-chaussée. Derrière une porte ouverte, il découvre un garage : sur le sol en béton, des traces de pneus. Maurice suppose qu’une voiture devait se trouver là. Il aperçoit une chaussure à talon qu’il reconnaît tout de suite : l’un des escarpins d’Angela. Il cherche autour de lui et, dans un coin de la pièce, voit un rouleau de sacs poubelle. Sans hésiter une seconde, il détache un sac et se saisit de la chaussure en prenant soin de ne la toucher qu’avec le sac en plastique. Puis il sort au dehors et se dirige vers sa limousine. Sur le chemin, il se prend les pieds dans une pierre et s’étale de tout son long sur le sol. Il se relève et, malgré une blessure à la jambe, il repart en courant vers sa voiture. Il ouvre le coffre et met le sac dedans. Il claque le capot et se dirige vers la portière. Il l’ouvre et s’aperçoit que les clés sont toujours sur le contact. Il démarre en trombe et prend la route de Paris. Sur le chemin, il évite de justesse une Renault Scenic grise dans un virage. Il appuie sur la pédale de frein et dérape. Maurice se retrouve du mauvais coté de la route mais arrive à redresser. Il se fait flasher en train de doubler une Peugeot 307 rouge. Son pouls s’accélère, le stress s’accumule. A 6 :30, il rejoint le périphérique parisien. A cette heure là, les bouchons ne sont pas encore formés. En doublant une Citroën Picasso au niveau de la porte Maillot, il se fait à nouveau flasher. Il rejoint le 16ème arrondissement, se gare rue de la Faisanderie et rejoint le commissariat.
Une fois entré dans le bâtiment, Maurice se précipite vers le guichet. Là, un gardien de la paix le reçoit et l’écoute. Un peu surpris, il dit alors :
— Patientez un moment, je vais prévenir le commissaire.
Quinze minutes plus tard, Maurice est assis en face d’un homme d’une cinquantaine d’année, gros et roux, avec un monosourcil et un bouc noir et blanc. Son visage est plein de boutons.
— Je suis le commissaire Edgar Baldini. Pouvez-vous me raconter ce que vous avez dit à mes hommes en bas ?
Le collègue de Baldini se met à taper sur le clavier de son ordinateur pendant que Maurice raconte :
— Je m’appelle Maurice van Decker. Je suis le garde-du-corps et le chauffeur de Mme Angela Eaglemoss. J’ai conduit Mme Angela Eaglemoss hier soir, dans une villa à la sortie d’Auffargis où son amant lui avait donné rendez-vous. Quand nous sommes arrivés, cet homme m’a électrocuté avec un pique-à-bœuf et a enlevé Mme Eaglemoss. Il a pris mon téléphone portable et mon arme de service aussi.
Après avoir entendu le témoignage de van Decker, le commissaire Baldini envoie trois de ses hommes au domicile de M. et Mme Eaglemoss : les lieutenants Jean Marcel et Daniel Cartrip, et le capitaine David Olivier.
De retour de l’aéroport après son voyage à Sydney, Ludwig Eaglemoss rentre chez lui. Dans l’appartement de la rue de la Pompe, il voit que Angela n’est pas là. Tout à coup, le téléphone sonne. Sur l’écran, « numéro masqué ». Il décroche :
— Allô ?
— J’ai votre femme. Je veux 5 millions !
— Mais qui êtes-vous ?
— …
Plus rien. L’individu a raccroché.
Juste après, l’interphone sonne. Ludwig décroche :
— Oui ?
— Bonjour, M. Eaglemoss. C’est Monique, la concierge. Des policiers sont là et veulent vous poser des questions.
— Dites leur de monter, Monique.
Un peu plus tard, on sonne et Ludwig ouvre aux policiers.
— Bonjour, M. Eaglemoss. Nous sommes venus afin de vous poser des questions à propos de votre femme, dit le Lieutenant Marcel.
Le capitaine Olivier continu :
— Votre femme a disparu hier soir. Nous sommes venus vous interroger et procéder à une perquisition. Etes-vous au courant de cette affaire ?
— J’arrive tout juste et le ravisseur vient de m’appeler pour me demander 5 millions.
— Où étiez-vous, hier soir ?
— J’étais en avion, je rentrais de Sydney. J’ai toujours mon billet. Vous voulez le voir ?
— Bien sûr, répond Olivier.
Ludwig sort son billet et le montre aux policiers qui le prennent en photo. Puis, Marcel demande :
— Connaissez-vous M. Maurice van Decker ?
— Oui, c’est le chauffeur et le garde du corps de ma femme.
— Pourquoi votre femme a-t-elle besoin d’un garde du corps ?
— Elle a reçu plusieurs menaces de mort.
— Avez-vous des ennemis, M. Eaglemoss ?
— Oui, mais ils sont en prison, répond Ludwig, apeuré.
Le lieutenant Cartrip sort alors la photo de la chaussure à talon aiguille et la montre à M. Eaglemoss.
— Reconnaissez-vous cette chaussure ?
— Oui. Je les ai offertes à Angela pour son anniversaire, répond Ludwig en tremblant.
— Merci. Nous allons maintenant procéder à une perquisition de votre appartement.
L’épisode 2 a été écrit par les élèves de la 4ème … du collège Racine