Épisode 4

ÉPISODE 4

Trois camionnettes de police se garent sur une route à l’est de la maison et à 300 mètres de distance. Une vingtaine d’homme en descendent, habillés de noir, gilets pare-balle, cagoulés et casqués. Lunettes à vision nocturne devant les yeux. Fusil d’assaut au plastron.

Le commissaire Ballini divise ses hommes en trois groupes et donne les instructions. Les trois groupes entrent discrètement dans la forêt, chacun prenant une direction différente.

Ballini reste à la tête du groupe 1 qui viendra de l’est.

Le groupe 2 prend l’aile nord-ouest

Le groupe 3 le sud-ouest.

Ils progressent à travers bois jusqu’à apercevoir la maison. Chacun se stabilise à une cinquantaine de mètres. La demeure est plongée dans le noir.

Les hommes enclenchent leurs caméras thermiques. C’est ainsi que Ballini distingue la silhouette d’Antoine Descault. L’homme se trouve au rez-de-chaussée, dans ce qui ressemble à une cuisine. Ballini demande sur son talkie-walkie :

— Bravo, Charlie, est-ce que vous voyez la fille ?

— Négatif, Alpha !

— Négatif !

— On progresse en douceur.

Les hommes de Ballini se remettent en route. Mais soudain, le commissaire sent un câble se tendre sur son tibia. Aussitôt, une alarme se déclenche. Dans la maison, Antoine Descault sursaute et se précipite vers un escalier qui plonge vers les fondations.

Ballini hurle dans sa radio :

— On fonce ! On fonce !

Aussitôt les trois groupes se précipitent en ordre de bataille vers les entrées de la maison et s’engagent vers l’intérieur. Dans le même temps, trois snipers se positionnent à distance des angles de la demeure, leurs fusils pointés et prêts à tirer en direction des sorties. Autour d’eux, huit hommes armés se déploient pour parer à toute fuite.

Au rez-de-chaussée, Ballini envoie trois hommes au premier étage et en poste trois autres dans la pièce principale. Il descend ensuite avec les trois restant dans la cave. L’un d’eux transporte un bélier.

Au bas des escaliers, ils tombent sur une porte fermée au verrou. Alors qu’ils tentent de l’ouvrir, ils entendent la voix de Antoine Descault qui s’écrie :

— N’entrez pas ou je tire !

Ballini demande par radio :

— Bravo pour Alpha : est-ce que vous avez localisé Angela ?

La réponse fuse depuis le premier étage :

— R.A.S., Alpha !

Ballini comprend aussitôt qu’Angela Eaglemoss se trouve avec Antoine, derrière cette porte. Il va donc devoir négocier.

— Descault, tu ne pourras t’en sortir ainsi. Si tu coopères, tu sais bien qu’on peut être plus indulgent avec toi. Mais s’il arrive quoi que ce soit à la fille, sache que tu vas prendre cher.

— Donnez-moi mes 5 millions et tout se passera bien.

Ballini comprend que il n’y aura aucune négociation possible et prend donc, la décision de faire enfoncer la porte. D’un geste de la main, il ordonne à deux hommes de se saisir du bélier. Les deux policiers se mettent aussitôt en position et d’un grand coup de bélier, ouvre la porte.

Ballini entre le premier dans la pièce et voit immédiatement le pistolet que Antoine pointe vers lui. Alors qu’il sort lui-même son arme, Descault fait feu et la balle passe tout près du commissaire. Ce dernier riposte par deux fois. L’un des projectiles touche le ravisseur à l’épaule droite. Il part en arrière et tombe au sol. La seconde balle, elle est allée traverser une porte située au fond de la pièce que Ballini n’avait pas vu.

Aussitôt, les trois autres policiers se jettent sur le kidnappeur pour le maitriser tels des bêtes sauvages. Ballini, son pistolet pointé devant lui, se dirige vers la porte du fond dont il pousse le battant.

Derrière, Angela est assise dans un rocking-chair qui se balance. Les main entravée derrière le dossier, les pieds attachés aux barreaux. Lorsque Ballini braque sur elle sa torche, il découvre qu’on lui a scotché la bouche. Ses yeux sont grands ouverts, la tête inclinée sur l’épaule. Sous la pommette gauche, un trou de quelques millimètres laisse échapper une larme de sang.

Ballini n’a aucun doute. C’est sa seconde balle qui a tué la jeune femme. Il tombe à genoux dans la terre battue de la cave.

De la pièce d’à coté, il entend Antoine Descault ricaner :

— C’est toi qui va prendre cher, bâtard !