ÉPILOGUE
Antoine Descault.
Pauvre prolo, comme dirait mon père.
J’ai dû prendre un pseudo pour ne pas avoir l’air
D’un simple prolétaire.
Lassé de cette pauvreté dont jouit mon identité,
Je me décidais à renier mon humanité.
La rançon aurait rendu à ma vie rancunière
Les heures perdues que m’a volées mon père.
Le crime était parfait…
Qu’aurais-je donc pu faire
De cette belle fleur que je jetais par terre ?
Morte dans ses fers,
J’éprouve des remords
En revoyant son corps…
Qu’aurais-je bien pu faire ?
Contre une balle perdue,
Les menottes m’ont mordu.
Me voilà donc rendu
Et puni sans mon dû.
C’est l’échec de cette partie d’échecs
Dont je chois de l’échiquier.
J’ai fait le choix de vivre avec,
Et me voilà condamné.
Elle était une victime ayant touché la cime.
Derrière ces barreaux rodent les râles du milieu carcéral.
Mes remords rauques me rappellent le mal
De cette étoile tombée dans l’abime.